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| Miklós Szentkuthy (1908-1988) - photographisme L. Sch. |
L’écriture
de Szentkuthy est délirante & démentielle, après plusieurs pages de lecture
concentrée, attentive de syllabe en syllabe, avec petite pause de respiration
après chaque phrase, marquée par une barre oblique au crayon bleu, on entre
dans une sorte de transe ankylosée, on peut penser qu’il s’est inspiré des
visions exaltées du Greco, ciels d’orage mortifères, eschatologies
dévastatrices, et ce sont des récits de meurtres mystiques, démence religieuse,
criminalité hagiographique, érotisme exacerbé morbide, pulsions de sodomie
rituelle, et l’ascète s’arrache sa robe de bure, profère des tirades de
blasphèmes, incendie les tentures de sa grotte, défèque sur son rouge chapeau
de cardinal, ô Yahvé de misère de merde, ô Sacré Trou du Cul, et projette d’abondantes
giclées de foutre sur les décolletés laiteux des trois princesses, et tout cela se
solde par un meurtre et un suicide, c’est un illisible manuscrit, jambages
& entrelacs d’encre sur un parchemin à moitié pourri.
inédit - projet LE FRACAS DES NUAGES, 2011
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