mardi 23 juin 2015

Bratislava






François Nourissier, « Bratislava »



Quand se posa la question : Comment reconstituer, après le Feu, le domaine Nourissier, je sus tout de suite que ce ne pouvait être que ce livre-là qui devait au départ s’intituler, latinement, « De l’âge » mais parut finalement sous le titre « Bratislava ».

Ce n’est pas un roman, mais des bribes d’essais autobiographiques en de courts chapitres thématiques autour de l’obsession du vieillissement   genre de lecture qu’entre toutes je préfère.

Aussitôt commandé, le revoici, neuf, vierge, dans l’édition Grasset & Fasquelle de 1990, l’auteur avait 63 ans, il est mort 21 ans plus tard, en 2011.

J’apprécie chez François Nourissier la lucide amertume, le cynisme tonifiant, la narcissique autodérision, bref, c’est un salutaire empêcheur de béatitude.

Me manqueront, dans ce livre neuf, les nombreuses traces de mes précédentes lectures, plusieurs chapitres lus plus d’une fois, à des années de distance, il y avait chaque fois le lieu & la date de la lecture.

*

Dans les mois, peut-être les années à venir, la question va se poser pour d’autres auteurs : par quel ouvrage veux-tu que tel écrivain soit de nouveau présent dans la bibliothèque ?

Pour beaucoup, évidemment, un seul livre ne suffira pas. Pour Beckett, et cinquante ou cent autres, je dirai : tout, puisque j’avais tout.

"Feu ma bibliothèque"
travail en cours 


mercredi 17 juin 2015

l'éternité...





ce soir je ne vais plus sortir
acheter Blanquette ou Coq au pinot

il me reste du thon & de la mayo
des câpres et des tomates cerise

ce sera mon repas auto-préparé
de ce beau jour de juin

jour où je me suis surtout nourri
de Jacques Izoard et de JP. Klée

et l’éternité de Jésus je m’en branle


NOUVEAUX NEUVAINS, vol. IV

blanc silence





vertige, ce matin sous le parasol
à lire dans Jacques Izoard, vertige

six vers, ou cinq, parfois quatre
télégrammes à nulle déité dédiés

vertige des mots qui mot après mot
instaurent blanc silence

écrire le mot neige en plein été
écrire le mot mort sous le parasol

rien ne console, Jacques, mais tu me combles


NOUVEAUX NEUVAINS, vol. IV